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DE SHKODËR A HERCEG NOVI
Mercredi 4 juin
DE SHKODËR A KOLAŠIN
Nous quittons avec un peu de regrets le cadre agréable du lac Shkodër.
Beaucoup d’activité ce matin dans les champs, c’est la fenaison. Nous croisons non pas des camions de paille comme au Maroc mais des camions de foin bien chargés.
Seulement trente kilomètres nous séparent de la frontière, mais nous avons le temps de voir un bunker transformé en habitation, quelques oiseaux dans les parties marécageuses du lac, et des cultures de tabac.
Brusquement une longue file de camions, aucune indication, c’est le poste frontière. Heureusement nous passons devant tous ces véhicules. 1er arrêt au poste de sortie Albanie : après le contrôle des papiers on nous demande de nous garer. Un douanier fait le tour du CC avec JM, lui demande d’ouvrir les portes des coffres et regarde, soulève. Puis il monte et fait son tour d’inspection ouvrant les portes et même les tiroirs.
2ème arrêt au poste entrée Monténégro, là c’est rapide, juste le tampon et nous repartons.
Après la frontière nous descendons vers la partie Monténégrine du lac, nous ne voyons que du marécage. Ensuite nous retrouvons des cultures, et juste avant Podgorica des vergers et des vignobles immenses clos et surveillés.
Dans les villes, tant en Albanie qu’au Monténégro, il est parfois difficile de se frayer un chemin entre les voitures en stationnement sur plusieurs rangées et ceux qui, en se croisant, s’arrêtent pour discuter.
Puis notre route suit la Morača, d’abord simple torrent, son lit se creuse, s’enfonce au pied des falaises.
Verte et transparente, elle apparaît, disparaît au gré des virages et de la végétation. Ce n’est pas un grand canyon mais la profondeur peut atteindre 1000m au défilé de Platije. Gouffres, falaises, tunnels, ponts, encore de jolis paysages que nous découvrons aujourd’hui.
Puis apparaît le monastère de la Morača. Nous stationnons sur un parking à l’entrée de la route y menant, bien que partiellement occupé par des vendeurs de souvenirs. Il n’y a que quelques mètres à faire, nous entrons dans un parc vert et fleuri. Au centre une grande église dédicacée à l’Assomption de Marie, juste à côté une église plus petite dédiée à St Nicolas et sur le côté des bâtiments dont une partie sert d’habitation aux moines et une autre à l’accueil des visiteurs.
Ce monastère Orthodoxe a été construit en 1292, saccagé par les Turcs au XVIe, il a été restauré entre le XVIe et le XVIIe. On peur y voir des fresques murales du XIIIe, XVe et XVIIe ainsi que des icones. Les photos à l'intérieur sont interdites, nous en avons fait quelques unes dans la petite église mais pas de la grande.
Quelques lacets serrés nous emmènent au col de Crkvine à 1060, et continuons vers Kolašin, station de ski, aux pieds de la montagne Bjelasica 2137m. La station est à 15mn de la ville.
127kms – N 42°48’59’’ E 19°30’59’’
Jeudi 5 juin
DE KOLAŠIN A ŽALBLJAK
Ce matin nous nous réveillons dans le brouillard et il ne fait que 10°, hier à la même heure nous avions 20°.
Mais le soleil se montre rapidement et illumine les petites maisons champignon face à notre parking.
L’exploitation du bois est une des principales ressources de la région, nous rencontrons des camions chargés, des scieries, et des constructions en bois.
La montagne est recouverte d’une épaisse forêt d’où émergent des cèdres s’élançant vers le ciel.
Petit arrêt à Mojkovac dans la vallée de la Tara entre les massifs du Bjelasica et du Sinjajevina. C’est une ancienne cité minière de plomb et de Zinc, et a été le théâtre d’une bataille sanglante gagnée par les Monténégrins en 1916.
Nous entrons maintenant dans le canyon de la Tara. Avec ses 82km de long et ses falaises plongeant jusqu’à 1300m de profondeur, il est le 2ème canyon le plus long et le plus profond au monde.
La route est sinueuse, la Tara est là coincée entre la route et la falaise. Elle se cache, se laisse apercevoir, ses eaux turquoise contrastant avec la roche et la verdure.
Le pont Durdeviča Tara la surplombe du haut de ses 172m. 365m de long, cinq grandes arches, lors de sa construction entre 1937 et 1940, il était le plus grand pont de ce type en Europe. Du pont nous apercevons des rafts sur la rivière.
Nous laissons la Tara derrière nous et prenons la direction du Durmitor. Depuis 1952 le parc du Durmitor est devenu parc national et a été classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco en 1980. Le massif montagneux du Durmitor dominé par le mont Bobotv Kuk 2522m, compte environ 27 sommets de plus de 2200m et 48 de plus de 2000m. Il fait partie des Alpes Dinariques.
Nous arrivons sur un grand plateau à environ 1350m d’altitude face aux sommets enneigés. Des résidences de vacances sont en construction. La région s’ouvre au tourisme notamment au travers des sports de glisse, la randonnée et l’alpinisme.
A la sortie de Žabljac nous prenons une petite route qui nous mène jusqu’au camping Kod Boce, notre GPS nous indique que nous sommes à 1520m d’altitude.
Camping simple mais agréable, des petits chalets genre hitter, une place centrale goudronnée est réservée pour les caravanes et camping car. Un homme fauche les abords de nos véhicules, des kiosques et des chambres , l’allée menant au sanitaires. La propriétaire des lieux est rapidement surnommée la chouette par Noel, car elle descend de son perchoir (sa maison un peu plus haut) dès qu’elle nous voit dehors.
96kms – N 43°08’36.7’’ - E 19°06’56.9’’
Vendredi 6 juin
LAC NOIR
8h30 nous sommes prêts. La propriétaire du camping nous a montré la direction du Lac Noir (Crno Jezero). Nous suivons donc ses conseils mais nous retrouvons dans un camping, et bien sur pas d’indications. Deux touristes Hollandais nous font voir le départ d’un sentier en nous expliquant que « par là c’est plus facile et mieux indiqué ». Nous traversons la forêt, ça descend, ça monte, il faut contourner les arbres en travers du chemin. Nous arrivons à ce qui semble être un village de vacances abandonné.
Pas très visibles les repères, encore un petit effort, une passerelle et nous sommes devant le lac noir. Nous avons mis 1h contre les 30mn annoncées.
En fait il y a deux lacs qui communiquent entre eux par un étroit passage.
Un sentier permet d’en faire le tour.
Pourquoi suivre le sentier quand des petites rottes longent de plus près le bord du lac ? Pour pouvoir se rallonger et se compliquer la vie car à un moment impossible d’aller plus loin à moins d’avoir envie de se baigner. Nous remontons dans la forêt de pins noirs essayant de trouver des passages. On aime la difficulté. A force de tourner, virer, monter, descendre nous revenons sur le vrai sentier.
Nous n’avons pas besoin de nous déchausser pour traverser les cascades, elles sont sèches.
Ce n’est pas tout à fait une promenade de santé dans la mesure où il y a quelques raidillons et des escaliers un peu raides aux marches irrégulières.
Des panneaux nous indiquent régulièrement la faune et la flore que nous allons rencontrer. Mais nous n’avons que les petites fleurs multicolores, les fraisiers des bois en fleurs, les framboisiers, les têtards (sans les grenouilles), le chant des oiseaux sans les oiseaux (enfin si nous en voyons un).
Nous effectuons le retour par la route qui mène à Žabljac. Nous sommes surpris de voir les lilas et les pivoines en boutons, les tulipes et les jonquilles en fleurs.
Un sentier relie Žabljac au camping.
0kms
Samedi 7 juin
DE ŽALBLJAK A CETINJE
Avant de partir nous demandons conseil à la propriétaire du camping au sujet de la petite route que nous souhaitons prendre, route de Virak Vojinoviči et qui passe par deux cols à 1884m et 1908m. Elle nous indique que ces cols sont encore enneigés et que nous ne pourrons pas passer, qu’il faut prendre la route de Šavnik.
Route de montagne, nous offrant parfois de beaux panoramas, des à pics impressionnant, des vallées profondes.
Nous traversons Šavnik ( environ 830m altitude) petite ville tranquille perdue au milieu des montagnes entre le Durmitor et le Sinjajevina, ce serait la plus isolée et rurale du pays.
En montagne, après avoir descendu il faut remonter, 1450m (toujours d’après notre GPS). Le modernisme est en train d’arriver mais pour le moment ce sont surtout des hommes en train de jouer de la faux que nous voyons. Peut être plus pour très longtemps car un tracteur et une presse sont prêts pour la démonstration.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? A Nicksik nous décidons, pour rejoindre Ostrog, de prendre la petite route qui passe par Stubica. Mais après Stubica la route devenant de plus en plus étroite nous décidons de rebrousser chemin et de passer par Bogetici. Peu après Bogetici commence l’ascension vers Ostrog. 8km de montée, la route est assez impressionnante, pas très large mais avec quelques aménagements pour se croiser. Bien que certains nous disent que nous pouvons monter jusqu’au parking du monastère nous préférons stationner sur le parking du monastère du bas N 42°40’11’’ E 19°01’37’’.
Des navettes permettent d’aller jusqu’au monastère mais très courageux malgré le soleil nous y allons à pied, d’abord par la route puis par des escaliers qui coupent en travers.Le monastère apparaît agrippé à la paroi rocheuse du Mont Ostrog. Sa hauteur jusqu’au haut du clocher représente la valeur de cinq étages. Il a été fondé dans la deuxième moitié du 17e par l’un des quatre saints Monténégrins.
Ostrog est un lieu de pèlerinage pour les orthodoxes, c’est un des sites les plus visités.De nombreux pèlerins sont déjà arrivés sur le site, des matelas et des couvertures étalées sur le sol, certains arrivent pieds nus.
Nous entrons dans le monastère. Une chapelle en bas où les gens entrent à tour de rôle, nous montons un escalier vers la chapelle du haut, sur les paliers toutes les portes sont fermées.. Egalement toute petite, un moine attend sur sa chaise. Une terrasse avec deux pieds de vigne, belle vue sur la vallée.
A côté du monastère un grand bâtiment orné de quelques mosaïques abrite des logements. Nous redescendons vers notre parking en alternant route et escaliers, les marches sont un peu « casse-pattes »
Arrêt à l’église du Saint Martyr Stanko, fermée, puis à l’église de la Sainte Trinité.
Nous préférons redescendre dans la vallée ce soir, car nous avons peur de rencontrer des cars demain matin.
A Bogetici nous prenons la direction de Cetinje, où, à défaut de trouver un parking avant, nous allons stationner près du terrain de tennis. Le préposé nous dit que nous pouvons rester pour la nuit pour 10 euros.
Cetinje (Цетиње) a été la capitale du Monténégro, elle abrite la résidence présidentielle de la république du Monténégro, la plus ancienne bibliothèque, d’anciennes ambassades, quelques palais. Nous y faisons un petit tour vite fait dans la rue piétonnière Ulica Njegoseva.
187kms – N 42°23’07’’ - E 18°55’24’’
Dimanche 8 juin
DE CETINJE A HERCEG NOVI
Au dessus du parking nous remarquons un rocher escarpé Orlov Krs (rocher de l’aigle) avec un monument, c’est le mausolée du Prince-évêque Danilo.
Nous empruntons la route des Serpentines, ancienne route reliant Cetinje à Kotor. Nous montons jusqu’à environ 1200m dans un paysage rocheux tapissé de fleurs jaunes.
Puis nous descendons vers Njeguši, petit village où naquirent PetarII Petrovič Njegaš et le roi Nicolas.
Mais ce village est surtout connu pour ces productions de fromage, prosciutto :jambon fumé et kastradina : viande de mouton séchée, et la possibilité de déguster. Donc toujours aussi gourmand malgré l’heure, un parking assez grand, nous nous arrêtons. Un jeune homme s’empresse de préparer son étalage, sa mère vient le rejoindre et nous offre un verre de raki tandis que lui nous coupe des tranches de jambon et de fromage. J’essaie de faire comprendre que je vais boire un peu de raki dans le verre de JM mais il n’en est pas question, donc chacun son verre. Ouah, ça décrasse à 9h30!. Le père arrive, comme je demande si c’est leur fabrication il répond affirmativement et nous ressert un verre de raki .Toujours pas question de refuser, il faut trinquer. Je ne sais pas si nous allons voir le reste de la route serpentine.
Enfin il nous emmène voir où sont stockés tous les jambons. Il veut nous emmener voir un musée. En regardant mon guide après j’ai découvert que c’était la maison natale de Petar II. Il nous montre aussi le mausolée de Petar II Petrovič Njegaš que nous apercevons depuis notre départ de Cetinje et précise qu’il y a 461 marches à monter. C’est tentant, mais nous préférons filer. A la sortie du village des flots de touristes descendent des cars. A peine sommes nous engagés sur la route que nous tombons face à face avec un car. Nous ne faisons pas le poids, nous abdiquons et reculons.
Nous pouvons enfin continuer. Nous jouons du klaxon, mais certains automobilistes doivent être « durs de la feuille ». Tant pis pour eux, ils en sont quitte pour reculer.
Nous montons jusqu’au col de Krstav, nous sommes dans le parc National de Lovčen. Pour les courageux qui souhaitent aller voir le mausolée de Petar II, c’est là qu’il faut tourner.
C’est également à partir d’ici que nous pouvons découvrir ou redécouvrir les bouches du Kotor 1400m en contrebas. La vue est magnifique. Hormis la végétation méditerranéenne et ce joli lézard vert nous avons l’impression d’être au dessus d’un fjord. Nous amorçons la descente aussi appelée « échelle de Cattaro » en raison de ses 32 virages en épingles à cheveux.
Après un certain nombre d’arrêts pour profiter de la vue, de nombreux coups de klaxon nous arrivons à Kotor. Les touristes sont nombreux à se presser à la porte de vieille ville.
Nous filons jusqu’à Perast. Nous laissons les CC sur le bord de la route et descendons dans la ville. Juste le temps d’apercevoir l’église St Nicolas, quelques belles façades et nous prenons un bateau pour l’ile Notre dame des Rochers.
Le tour est vite fait mais agréable.
Le bateau repart au bout de 40mn. Nous continuons jusqu’à Herceg Novi.
Bivouac sur un parking.
98kms – N 42°28’20’’ - E 18°28’38’
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Tags : SKODER, KOLASIN, TARA, MORACA, ZALBLJAK, CETINJE, OSTROG, BALKANS, CROATIE, MONTENEGRO, BOSNIE, ALBANIE, CAMPING CAR
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Commentaires
Merci de ce beau partage,
Très belles régions
Amitiés
Je te mets mon nouveau lien
http://balades-en-france-et-ailleurs.eklablog.com/
ce n'est plus découvertes en camping car
Boutondor
Super cette série de photos !!! oui certaines font penser au Maroc et toujours de bons détaile
Aujourd'hui nous avons eu de la paille sur la route aussi sommes arrivées à Orebic et demain Dubrovnik
Biz à vousJ'ai l'impression que la connexion internet n'est pas toujours facile. Avez-vous acheté une clé 3G du pays ou utilisez-vous seulement les points Wifi?
En tout cas vos photos sont superbes, certaines nous font penser à la Norvège.
Bises
Jacqueline et Patrice
Bonjour,
Effectivement depuis que nous sommes dans le nord du pays je trouve que les connexions sont plus difficiles, moins de connexions ouvertes ou de très mauvaise qualité.
Nous n'avons pas acheté de clé 3G, comme en Norvège nous nous connectons sur les wifi des campings, des parkings, des ports... L'antenne est toujours aussi pratique.
En ce qui concerne ta question sur l'Albanie, nous y sommes resté un peu plus longtemps que prévu puisque nous n'avions prévu qu'une journée au lac.
Bizz à vous deux
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Merci pour ce beau voyage !