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Par JM-G le 19 Septembre 2019 à 10:54
Aujourd’hui cap à l’ouest, nos amis ont besoin de refaire le plein de leur cave. Nous rendons donc visite à notre viticulteur Eric Bureau à St Nicolas de Bourgueil.
Puis nous franchissons la frontière… si si… nous faisons des infidélités à la Touraine et passons en Anjou.
Comme il est déjà midi passé nous n’avons pas le temps de flâner, notre table est réservée. Aujourd’hui nous remontons le temps et allons ripailler dans un décor authentique du XVème siècle avec musique, bougies, vaisselle en terre cuite, calice en étain, serveuse en habit…..
Et au menu après les galipettes, fouées à volonté cuites par le patron devant nous dans le four à bois.
« Les fouées ont été immortalisées par Rabelais.
Une fouée c’est comme du pain : de la farine de meule, du levain, du sel, de l’eau. Un bon pétrissement suivi d’un petit repos. Il ne reste plus qu’à former des pâtons à la main et hop au four. Ça frémit, se soulève, gonfle, forme des bulles, monte, s’affaisse, remonte, se détend et dore enfin.
Puis toute chaude elle arrive sur notre table (enfin je devrais dire « elles » car c’est à volonté). Il ne reste plus qu’à la couper en deux et la fourrer ( et oui elle est creuse) avec moultes garnitures… rillettes, beurre salé.
Elles nous accompagnent ensuite avec les mogettes au confit de canard, puis avec le fromage de chèvre fermier.
Une bonne crème brulée clôture le repas
Maintenant que nous sommes bien repus je peux vous présenter les lieux. Nous sommes à la Grange à Dîme à Montreuil Bellay.
Signalée dès 1455, des archives parlent de « Greniers de la Baronnie » ou « Greniers de la Seigneurie ». Jusqu’en 1789 on y faisait la recette des rentes dues au seigneur, et l’on y entreposait tout ce que le bon peuple devait « offrir » à son maitre. De rares ouvertures protégées par des barreaux rappellent sa destination passée.
La charpente, que je n’ai malheureusement pas vu, en cœur de chêne du XVème est en forme de carene de bateau renversée.
Une petite balade digestive s’impose.
Montreuil Bellay au bord du Thoué, à la limite de l’Anjou et du Poitou se distingue par son patrimoine médiéval. La ville conserve ses remparts, ses portes fortifiées, son château.
Bellay vient de la déformation du nom de Giraud Berlay, vassal du comte d’Anjou.
Le château de Montreuil Bellay est une citadelle imprenable avec 600m de rempart et 13 tours de flanquement.
Puis nous partons à la rencontre de la « Dame de Monsoreau ». Ni elle, ni Alexandre Dumas n’étaient visible.
« En 1576, Charles de Chambes épouse Françoise de Maridor, la célèbre Dame de Monsoreau d’Alexandre Dumas. Dans le roman, l’auteur a pris quelques libertés avec la réalité historique, mais il est certain que Bussy d’Amboise, alors gouverneur de l’Anjou, tenta de séduire la belle dame de Monsoreau. Charles de Chambes fit écrire une lettre à son épouse afin d’attirer Bussy dans son château de la Coutancière situé à Brain sur Allonnes. Il y assassinat le gouverneur le 19 août 1579 ».
Montsoreau labellisé « Plus Beau Village de France, Petite Cité de Caractère, Village Fleuri » est situé au bord de la loire.
Le premier nom connu est Rest : c’est le nom de la villa gallo-romaine située au creux du vallon qui perce le coteau. Ce nom désigne les filets dont l’origine latine est restis. Au Moyen Âge le village comprend deux bourgs : Rest et Montsoreau. Rest village de pêcheurs aggloméré autour de l’église paroissiale et Monsoreau, plus à l’est, ancienne ville murée autour de son chateau.
Le nom de Montsoreau apparaît pour la première fois dans une charte de 1089 sous la forme de castrum de Monte Sorello.
Le château est entièrement rebâti vers 1450. La base fortement talutée plongeait autrefois directement dans la Loire. Il est le seul château des bords de Loire a avoir été bati les pieds dans l’eau
La pierre de la Maumenière, tuffeau blanc, en fait sa réputation dans tout l’Anjou. D’importantes carrières d’extraction crèvent le coteau.
Les perreyeux (ouvriers des carrières d’ardoises), artisans, pêcheurs et vignerons commercent par voie d’eau. La cité devient très vite l’entrepôt ou les blés du Loudunais, les vins du Chinonais, ceux du Poitou sont amenés. D’importants marchés s’y tenaient.
Nous prenons la direction des cales en quête de notre bateau. L’Amarante nous attend, nous pouvons embarquer pour notre balade Ligérienne, à la rencontre de la confluence de la Loire et de la Vienne
Nous découvrons Montsoreau et ses coteaux sous un autre angle, croisons toues et toues cabanées.
« du XVIIe au XIXe siècle, alors que les ponts se faisaient encore rares, la Loire était la principale voie commerciale pour le transport des marchandises mais aussi de passage pour les habitants des villages ligériens. Le fleuve royal a ainsi donné naissance à la Marine de loire et à une multitude de bateaux traditionnels. La caractéristique commune de ces bateaux est un fond plat adapté à la navigation fluviale et à faible tirant d’eau.
La gabare et sa voile blanche ou rouge est le plus gros de ces bateaux avec ses 22 tonnes.
La toue est l’embarcation type des pêcheurs. Elle peut être « cabanée » (présence d’une petite cabane)
Le fûtreau est le plus petit. Il servait aux pêcheurs mais aussi aux passeurs et aux habitants. »
La batellerie de Loire est une tradition toujours vivante grâce à quelques passionnés et à des répliques de bateaux traditionnels .
La confluence Loire Vienne
au fil de l'eau
Nous arrivons à hauteur de Candes Saint Martin, à la confluence Loire-Vienne. C’est un des lieux les plus anciennement connus de Touraine, il est cité dès les Ve et Ve siècle. Un patrimoine archéologique témoigne d’une occupation humaine précoce.
Candes Saint Martin fait également partie des « Plus beau village de France ». La collégiale domine le fleuve.
C’est la patrie de Saint Martin. L’homme qui a coupé son manteau en deux pour le partager avec un déshérité n’est autre que Martin de Tours, ancien évêque de Tours, appelé aussi saint Martin. Le morceau de cape qu’il conserva devint par la suite un objet de vénération, et est à l’origine du mot chapelle, le lieu où l’on venait voir la fameuse cape.La collégiale est érigée sur les lieux de son ancienne maison où il mourut le 8 novembre 397.
C’est également là que naquit la légende de « l’été de la Saint Martin ». Les poitevins et les tourangeaux se sont disputés sa dépouille. Une nuit alors que les gardes poitevins se sont assoupis les tourangeaux subtilisent le corps en le faisant sortir par la fenêtre de l’oratoire et lui font remonter la Loire pour l’emmener à la basilique de Tours. Au passage du radeau les fleurs sur les berges se mirent à éclore, la végétation à pousser en plein mois de novembre. De là naquit l’expression « l’été de la saint Martin »
Tout comme sa voisine Montsoreau, Candes s’est développée grâce à la batellerie.
Encore une fois la journée n’est pas assez longue, nous n’avons pas le temps d’aller visiter ces deux villes.
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